Compétences et pratiques parentales
La relation entre les enfants et leurs parents a une grande influence sur la plupart des sphères du développement de l’enfant. Optimisées, les compétences, les comportements et les pratiques parentales influencent positivement l’estime de soi, la réussite scolaire, le développement cognitif et le comportement de l’enfant.
Quelle est son importance ?
Il existe un fort consensus sur l’importance du rôle des parents dans le développement et le fonctionnement de leurs enfants. Bon nombre des capacités d’un enfant dépendent fondamentalement de ses interactions avec les personnes qui s’occupent de lui et avec son environnement social plus large. En effet, parmi les facteurs de risque impliqués dans le développement de problèmes comportementaux et affectifs chez les enfants, la qualité des pratiques parentales est le plus important parmi ceux qui peuvent être modifiés.
Les interactions parent-enfant ont une influence sur plusieurs domaines du développement, tels que l’estime de soi, la réussite scolaire, le développement cognitif et le comportement. Cependant, la grande majorité des parents n’utilisent pas les pratiques parentales les plus appropriées.
Que savons-nous ?
Les effets des pratiques parentales
Afin d’assurer le meilleur déroulement possible pour leurs enfants, les parents doivent trouver un équilibre entre leurs exigences à l’égard de la maturité de l’enfant et la discipline nécessaire à son intégration dans le système familial et social, ainsi qu’au maintien d’un environnement d’affection, d’écoute et de soutien. Lorsque le comportement et l’attitude des parents ne reflètent pas cet équilibre de caractéristiques pendant la période préscolaire, les enfants peuvent être confrontés à une série de problèmes d’adaptation et d’adaptation.
Plusieurs études ont établi une relation entre les pratiques parentales sensibles et réceptives et la manifestation d’émotions positives chez l’enfant ; D’autre part, les enfants négatifs, irritables ou agressifs auraient été soumis à des pratiques parentales moins favorables et même à des pratiques problématiques. Plus précisément, les chercheurs ont établi un lien entre l’apparition de problèmes de conduite chez les enfants et une discipline incohérente, rigide, explosive ou irritable, ou une supervision et des efforts insuffisants.
La réactivité parentale est également importante pour le développement cognitif. Des études ont montré que les comportements sensibles sur le plan cognitif – par exemple, soutenir les intérêts plutôt que de les rediriger, et offrir à l’enfant une contribution verbale riche – donnent à l’enfant un cadre pour développer ses compétences attentionnelles et langagières. De plus, la participation précoce et régulière aux activités d’apprentissage et la fourniture à l’enfant de matériel d’apprentissage adapté à son âge favorisent l’apprentissage et, plus précisément, le développement du langage. En plus d’offrir un excellent contexte d’apprentissage, toutes ces pratiques parentales encouragent l’enfant à jouer un rôle plus actif dans son processus d’apprentissage et à développer une attitude positive envers l’apprentissage.
Dans le cas des enfants vivant dans la pauvreté, outre les pratiques parentales, d’autres facteurs liés à l’environnement social ont des répercussions sur leur fonctionnement ultérieur, notamment l’âge, le bien-être et les antécédents de comportement antisocial des parents, le soutien social dans la famille immédiate et à l’extérieur de celle-ci, ainsi que les caractéristiques du quartier.
Déterminants des pratiques parentales
Qu’est-ce qui pousse les parents à élever leurs enfants d’une certaine manière et pas d’une autre ? Plusieurs facteurs personnels et sociaux entrent en jeu.
Les facteurs socio-contextuels qui façonnent les pratiques parentales englobent les caractéristiques de l’enfant, l’histoire du développement des parents et leurs propres caractéristiques psychologiques, la détresse personnelle et conjugale, l’isolement social et le contexte social plus large dans lequel les parents et leurs relations sont insérés. Les caractéristiques de la personnalité des parents jouent également un rôle, influençant leurs émotions et/ou leurs perceptions, y compris leur compréhension des facteurs sous-jacents au comportement de leurs enfants.
La recherche montre que la stimulation du langage et la présence de matériel d’apprentissage à la maison sont les pratiques parentales les plus fortement liées à la préparation à l’école, au vocabulaire et à la réussite dans les premières années d’école, tandis que les stratégies disciplinaires parentales et les pratiques éducatives sont les plus fortement associées aux résultats sociaux et émotionnels, tels que le comportement, contrôle de l’impulsivité et de l’attention.
La connaissance des pratiques parentales joue également un rôle clé. Lorsque les parents connaissent les normes et les stades de développement et savent comment prendre soin de leurs enfants, ils bénéficient d’une compréhension globale qui leur permet d’adapter ou d’anticiper les changements dans le développement de l’enfant. Des études montrent que les mères qui connaissent mieux le développement du bébé et de l’enfant ont de meilleures compétences parentales.
De même, lorsque les parents ont des croyances erronées ou surestiment les performances de leur enfant, ils peuvent en fait saper ces performances, probablement parce que les attentes des parents peuvent avoir un effet sur leurs comportements.
Que peut-on faire ?
Il existe de nombreux programmes de soutien aux parents qui visent à soutenir et à renforcer les compétences parentales et à promouvoir le développement de nouvelles compétences. Les façons dont ces programmes de soutien aux parents interviennent varient, mais l’objectif reste le même : améliorer la vie des enfants et de leurs parents. La stratégie est également commune à tous : avoir un impact sur les enfants par des changements dans les attitudes, les connaissances et les comportements des parents. Ces programmes visent à fournir aux parents les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour s’acquitter efficacement de leurs responsabilités dans l’éducation de leurs enfants et à leur offrir des expériences et des possibilités qui favorisent l’apprentissage et le développement. Bon nombre de ces programmes sont des initiatives communautaires visant à fournir des ressources et différentes formes de soutien aux parents.
Les programmes de soutien parental réussis mettent l’accent sur des comportements spécifiques de l’enfance (p. ex., troubles du développement ou problèmes de conduite) ou sur des transitions développementales spécifiques. Ils tiennent compte de plusieurs facteurs, tels que l’uniformité des soins dans d’autres milieux (préscolaire ou garderie) et le bien-être maternel. Ces programmes consacrent d’immenses efforts à la formation initiale des équipes qui mettent en œuvre les programmes auprès des parents et aussi au maintien de la qualité de l’intervention dans le temps. Enfin, ils maximisent l’investissement des parents en soulignant l’importance du développement des jeunes enfants et en établissant la relation entre les compétences parentales et les décisions saines.
Ces programmes fructueux offrent aux parents l’occasion de se réunir et de se soutenir mutuellement. Les données sont particulièrement cohérentes pour les programmes qui combinent des interventions de soutien aux parents et des services éducatifs directement à l’enfant, ce qui contribue tous deux à de meilleurs résultats pour l’enfant.
La recherche sur les pratiques parentales et les programmes de soutien devrait tenir compte de quatre tendances : il est nécessaire de préciser les compétences parentales à l’intérieur et à l’extérieur du foyer (p. ex., l’importance d’interpréter les événements, d’établir une routine, d’être conscient des ressources extérieures) ; préciser les résultats pour les enfants ou les parents (et déterminer quels processus sont liés à quels effets) ; trouver des moyens de mieux intégrer les enfants dans le contexte (c.-à-d. tenir compte de leur opinion sur ce que signifie être un bon parent) ; et d’accorder une plus grande attention aux différences culturelles dans la façon dont les parents pensent, agissent ou ressentent. Par conséquent, la recherche sur les interactions parents-enfants devrait être poursuivie afin d’évaluer les résultats dans une grande variété de groupes ethniques, raciaux, culturels et socioéconomiques.